À l’heure du succès des séries mettant en scène des équipes de police scientifique telles NCIS, Les Experts et Dexter, on s’étonne souvent de la part toujours grandissante des nouvelles technologies au sein d’une profession qui œuvre beaucoup sur le terrain, nous allons voir que ce n’est pas incompatible, bien au contraire.
Depuis quelques années, le marché des technologies de pointe se diversifie et on voit émerger chez différentes compagnies commerciales des appareils de plus en plus sophistiqués capables de numériser une scène sous forme de nuages de points en un temps record. Les atouts de ces instruments ? La portabilité, la fidélité de rendu, la fiabilité, la rapidité d’acquisition, mais aussi et surtout, la relative facilité d’utilisation.
Comme cas d’application, certains vont penser au domaine du patrimoine et de la culture, avec la numérisation de bâtiments et lieux historiques (voir notre article sur la photogrammétrie et la réalité augmentée), tandis que d’autres, amateurs de fiction et de cinéma, vont plutôt songer à la médecine légale et à la police scientifique, et c’est vers cette dernière que nous allons poursuivre ici cet exposé.
Quiconque a déjà regardé un épisode de série de police scientifique s’est sans doute fait la réflexion que tout n’était pas crédible et que plusieurs scènes proviennent de l’imagination du réalisateur plutôt que de l’application concrète d’une technologie existante. Parfois, il est même difficile de déceler la réalité de la fiction.
Désireuses de tirer profit de cette technologie émergente, certaines brigades de police ont accueilli un nouvel équipier dans leurs locaux : il s’agit du scanner laser 3D, instrument qui permet la collecte de données utilisables pour la reconstitution des scènes de crimes et de délits. Grâce à un relevé numérique 3D complet et rapide des lieux, le scanner laser 3D permet d’accéder à une représentation des lieux sous forme de maquette 3D, fidèle à la réalité aussi bien en position qu’en texture, en produisant un «modèle photo-réaliste». Pour faire court, il s’agit d’un dispositif de LiDAR terrestre couplé à une caméra, et chaque point du nuage de points 3D est «colorié» grâce aux informations radiométriques captées simultanément au levé. Après exploitation des données sur des logiciels spécifiques, on aboutit aisément à un modèle en trois dimensions, prêt à l’emploi pour d’éventuelles simulations, utile pour vérifier la cohérence de témoignages selon la configuration des lieux, ou encore en support à un procès … Les scanners laser 3D de nouvelle génération fournissent une aide de grande valeur en complément de l’enquête déjà réalisée, et lorsqu’ils sont disponibles, leur utilisation est d’autant plus systématique qu’ils sont facilement transportables, maniables, et que l’acquisition des données est rapide.
Attention toutefois car tout n’est pas possible, il convient de laisser la science avancer à son rythme. Peut-être qu’un jour, on parviendra à trouver le nom du meurtrier à partir de de son tube de dentifrice, c’est l’avenir qui nous le dira …